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Tour d'horizon du surf en Bretagne
1. IntroductionLa bretagne est l'extremité occidentale de la France, séparant l'atlantique au sud de la manche au nord. Sa situation géographique la rend exposées aux houles atlantiques, qui produisent d'excellentes vagues en certains endroits de sa cote très escarpée. Cependant, malgré ce potentiel favorable, le surf en Bretagne est un phénomène relativement récent. Le surf a fait son apparition au début des années 1970 mais est resté une activité très marginale (dans tous les sens du terme) pendant pret de 20 ans. Les débuts du surf furent plutot difficile pour les pionniers: d'une part le matériel était couteux et très difficile à se procurer (planches, combinaisons...), et d'autre part trouver ils devaient faire face à l'hostilité latente liée à la mentalité conservatrice des gens face au surf. En effet la Bretagne possède une très longue tradition maritime, impliquant une certaine idée de l'ocean fortement ancrée dans la population: les nombreux écueils de la cote, la violence des tempêtes hivernale et la mémoire des très nombreux naufrages ont conduit les marins au fil du temps à considérer l'ocean comme hostile. Le surf, qui consiste à "s'éclater" là où la houle déferle sur les haut fonds (c'est-à-dire précisement des endroits redoutés) fut choquant pour les marins. De plus, la voile occupe une place si importante en Bretagne qu'elle occulte pratiquement tous les autres loisirs nautiques, et ceci d'autant plus lorsqu'il s'agit d'un sport nouveau et marginal. Enfin, la réputation des vagues de Biarritz et plus généralement d'Aquitaine ont fini par faire croire à la plupart des gens que le surf ne pouvait pas exister ailleurs en France! Ces différents facteurs expliquent pourquoi le surf en Bretagne n'est pas considéré sérieusement. Dans les années 80, la mode est aux sports individuels "pleines nature" (VTT, canyoning, parapente etc.), et le surf apparait comme l'un des symboles du phénomène "glisse", grâce à sa pureté (une vague, un homme et sa planche), au défi qu'il représente (maitriser la puissance des vagues) et sa relation avec la nature. Progressivement, de plus en plus de personne ayant déja de l'experience dans d'autres sports nautiques (kayak, planche à voile) réaliserent le potentiel des vagues bretonne et s'interesserent au surf. Durant le même temps, les premiers club de surf commencèrent à apparaitre. Mais jusqu'au début des années 1990, le surf en Bretagne restait très confidentiel et pratiqué uniquement par une poignée de passionés à l'esprit très tourné vers l'océan. L'explosion du surf en Bretagne durant les années 1990 peut s'expliquer par différents facteurs interdépendant :
Aujourd'hui, le surf continue de se développer rapidement en Bretagne, comme en témoigne la saturation par le monde des spots réputés durant les week-end. Les surfers ne sont plus constitués uniquement des locaux du littoral, mais viennent également des principales villes comme Rennes, Nantes ou même parfois de plus loin comme Paris lorsqu'une belle houle est annoncée. Heureusement pour les locaux, la cote trè escarpée de Bretagne recelle encore de nombreuses vagues difficile à trouver car ne fonctionnant que dans des conditions très précises. 2. Conditions générales de surfLa Bretagne est exposée aux houles générées par les dépressions atlantique, ce qui implique que les vagues sont beaucoup plus consistantes de septembre à mars. Les longues périodes de calme plat peuvent être fréquentes aux printemps et l'été, en particulier sur la cote nord. Le climat est tempéré, et la température de l'eau est froide excepté durant l'été. En pratique, la meilleure période est probablement septembre à novembre, avec une houle généralement consistente et une temperature de l'eau qui reste acceptable (entre 17 et 13 degrés celcius). Ensuite (de décembre à fevrier), l'eau peut descendre jusqu'à 7 degrés celsius) et surfer dans ces conditions nécessite d'être équipé sérieusement (voir à ce propos mes conseils pour le surf en eau froide et aussi pas mal de motivation. Un autre problème de la Bretagne est qu'elle recoit souvent la
houle en même temps que le vent, ce qui entraine souvent des
conditions de surf médiocres. Cependant les cotes bretonnes sont très
découpées, et lorsque la houle est suffisement grosse, de nombreux
spots abrités du vent se mettent à fonctionner. Bien sur, de grosses
houles avec de bonnes conditions sont aussi possibles, en particulier
l'hiver lorsqu'un anticyclone continental étend son influence sur la
France : les dépressions très creuses de l'atlantique génèrent de
longues houles puissantes qui se transforment en gros surf off-shore
sur les cotes.
Il est possible de surfer sur 3 facades littorales de Bretagne :
la cote nord, la cote ouest et la cote sud. Chacune possède ses
particularités.
La cote nord est extrêmement escarpée et très rocheuse. La
houle y est moins consistente que sur les cotes atlantique, et ceci
d'autant plus que l'on va vers l'est. En revanche, la cote nord
devient la destination de prédilection dès qu'une tempête de sud-ouest
touche la Bretagne: alors que la plupart des spot situés sur les côtes
atlantique sont balayés par un puissant vent on-shore, une belle houle
filtrée rentre en manche pour produire de belles vagues offshore sur
les nombreux spots de la cote nord. Un problème important affecte
cependant le surf sur la cote nord : l'amplitude des marée y est
terriblement élevée, rendant les conditions de surf très volatiles
(beaucoups de spots ne fonctionnent bien que pendant une brève période
de temps).
Plus connue sous le nom de Finistère (même si le département du
Finistère couvre aussi la partie occidentale de la cote nord), la cote
ouest est généralement considérée comme la zone la plus interessante
pour le surf en Bretagne. Les cotes finisterienne captent la plupart
des directions de houle et possèdent un large éventails de spots de
tout type (y compris des spots de grosse vagues). Les spots les plus
célèbres de Bretagne (comme La Torche ou La Palue) sont situés dans le
Finistère.
La fenêtre d'exposition à la houle n'est pas aussi favorable sur la cote sud que dans le Finistère, et la plupart des spots y sont très inconsistents sur les petites houle de NW. Cependant, quelques très bonnes vagues (comme Port Rhu ou Kaolin) ont établi la répution de la cote sud, et les très bonnes sessions y sont fréquentes. Il est important de noter que la proximité des grandes villes comme Lorient, Vannes, Nantes et Rennes rend les spots de la cote sud souvent très (trop?) fréquenté durant les week ends. |
Dernière mise à jour: Mercredi 22 Mars 2000 22:29 Commentaires ou suggestion: écrivez à pcouderc@free.fr |
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