Je ne sais plus depuis combien de semaines, de mois même que nous ne nous sommes retrouvés. Quand je vois que les conditions de nos retrouvailles sont réunies, mon impatience croît, j’en perds le sommeil.
Dès l’aurore, je fonce la retrouver, non sans imaginer tout ce qui pourrait mal tourner. Vêtu pour la circonstance, me voilà. Du sommet de la dune, je la vois, toujours aussi désirable… Pas un souffle, ne gâchons pas l’instant.

Je rentre dans l’eau, commence à me rapprocher. Déjà, je n’ai plus de bras… l’appréhension du moment ? Elle est là, devant moi. Je suis comme perdu, l’impression de ne plus savoir quoi faire.
Me lançant avec difficulté, je finis par y aller, je l’enlace, tendre S, et reprend mes distances.
Je me fais quand même claquer… Comme toujours, c’est elle qui mène la danse.
Par deux fois, je reviens à l’assaut. C’est court, mais je retrouve, je reprends le rythme. Mon corps se ré-accorde. Un peu dérouillé, je m’engage davantage. Je glisse, reviens, ressort. Je remonte, les sensations sont là. Les lèvres pleines et bien dessinées me rappellent. Pourtant, rien n’est acquis et je me fait doucher.
Mais ce n’est qu’une suspension et nous reprenons nos échanges. Encore quelques instants partagés, et nos mouvements synchronisés touchent à leur fin. Après une dernière large courbe, une caresse, je finis sur un nuage.

La grisaille se déchire alors que je sors, sous un rayon de soleil. Je souris, tout reste ouvert.

Plarnel, 19/03

Ronan, twenty years ago style