Phénomènes météorologiques

Le surf nécessite des conditions météorologiques particulières qui sont malheureusement assez rarement réunies toutes ensembles (du moins en France). Il faut considérer à la fois la situation générale (à l'échelle de l'Atlantique nord par exemple) et les conditions locales.

La houle

La houle est l'élément essentiel du surf, puisque c'est elle qui crée les vagues propices à sa pratique. Les houles sont générées par les dépressions océaniques. Un vent soufflant longtemps dans la même direction et sur une grande étendue définie une zone (appelée fetch) où les vagues s'amplifient de plus en plus. Dans le fetch, on trouve des vagues de toutes sortes : les vagues "jeunes" sont petites et de périodes courtes tandis que les vagues plus "vielles" sont plus grosses et ont une période plus longue. Plus la période des vagues est longue, plus elles se déplacent vite. Les vagues longues transportent aussi plus d'énergie que les vagues courtes, et se propagent donc plus loin. Ainsi les vagues longues s'éloignent rapidement de la zone de vent qui leur a donné naissance, tandis qu'à l'arrière les vagues plus courtes suivent, à une vitesse plus lente et en s'attenuant rapidement. C'est pourquoi plus on s'éloigne de la dépression, et mieux la houle est la houle organisée : en effet, passé une certaine distance il n'existe pratiquement plus que les ondes les plus longues, qu'on appele usuellement la houle (ou swell).

Une fois générée, la houle est indépendante du vent et peut se propager sur des distances très importantes : au niveau du pôle sud, certaines ondes peuvent faire plusieurs fois le tour de la terre. En effet, tant qu'elle se trouve au large sans rencontrer d'obstacle, son atténuation est faible. Sur les côtes atlantiques, surfer des houles dont la source (fetch) se trouve à plusieurs milliers de kilomètres est tout à fait courant.

La houle est caractérisée par plusieurs paramètres physiques:

  • La période de la houle est le temps moyen séparant le passage de deux vagues en un point donné. Les houles moyennes ou longues (de période supérieures à 10s) sont les plus intéressantes pour le surf car elles sont rapides et produisent des vagues puissantes. Ces houles proviennent de fetch lointains où le vent a été très fort (force 8 Beaufort ou plus), tantdis que les depressions proches des côtes génèrent des vagues courtes (rapprochées dans le temps et l'espace).
  • L'amplitude de la houle détermine la hauteur moyenne des vagues. Pour qu'une grosse houle s'établisse, un fetch de grande étendue, avec un vent fort et actif suffisement longtemps est nécessaire. Dans la pratique les surfers recherchent sur les cartes météo les depressions les plus creuses (par exemple 960 hpa) car ce sont en générale elles qui produisent les grosses houles. L'amplitude s'amortit au fur et à mesure que la houle se propage. Ainsi une petite dépression lointaine ne générera pas de vagues surfables ou alors très petites (cas fréquent l'été en France par exemple).
  • La direction : ce paramètre correspond à la direction de propagation moyenne des vagues. Celle-ci dépend directement de la direction des vents actifs dans le fetch. Ainsi des vents de SW produiront une houle de SW, qui se propagera donc vers le NE par rapport au fetch. Ce paramètre est très important pour le surf car il détermine les endroits de la côte où la houle va être bien captée : en effet, une houle de NW se dirigeant donc vers le SE sera captée idéalement par une plage exposée NW alors qu'une autre exposée plein sud pourra très bien ne rien recevoir du tout. Avec un peu de bon sens, d'observations, et d'expérience, il est facile de déterminer quels endroits sont intéressants pour une direction de houle donnée et ainsi de choisir le plus approprié en fonction des conditions locales comme la marée ou la direction du vent.

Conditions locales

Malheureusement, la présence de houle ne suffit pas pour permettre le surf dans de bonnes conditions. La situation météo locale peut en effet rendre la houle parfaite, ou la gâcher complètement.

Le Vent

Le surf nécessite un vent nul, ou mieux un léger vent de terre (on parle alors de vent offshore ce qui creuse et lisse les vagues. En France, on trouve généralement ce type de conditions idéale sur la cote atlantique par temps anticylonique (vent d'est/nord-est), ou parfois avant à l'approche d'une perturbation (vent de sud-est). Le vent de mer (ou onshore) provoque instantanément l'apparition de clapot (petites vagues courtes) et le déferlement chaotique de la houle s'il est fort. La présence de clapot peut rendre le surf très difficile en déformant la surface de la houle.

Ainsi, contrairement à une idée répandue, le surf est difficile ou impossible (sauf dans certains endroits abrités) lors des coups de vent ou tempêtes qui atteignent les côtes. En effet cela s'accompagne le plus souvent de vents onshore violents, et donc d'une mer agitée ou forte avec une houle très désordonnée, déferlant de manière anarchique alors que le surf nécessite une mer calme (lisse) avec une belle houle longue et régulière.

Les brises thermiques constituent un phénomène local intéressant pour le surf : par beau temps (l'été surtout), le vent s'oriente offshore tard le soir (lorsque le sol se refroidit pa rapport à la mer) et le reste jusqu'à la mi-journée le lendemain, où il revient onshore (lorsque le sol se rechauffe par rapport à la mer).

La marée

Les spots de surf ne fonctionnent en général de façon optimale qu'à une marée déterminée. Le niveau d'eau influe directement sur la puissance de la vague, et parfois aussi sur la vitesse de déferlement . Si le niveau d'eau est trop bas, le haut fond (banc de sable ou récif) peut même se retrouver à sec et rendre ainsi le spot insurfable (ou trop dangereux). A l'inverse un niveau d'eau trop haut rend les vagues molles ou même les empêcher de déferler.

Il semble aussi que les vagues soient plus grosses a marée montante (phénomène appelé tidal push ou simplement push, mais cela n'est pas confirmé par les scientifiques.

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